Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/81

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sorte. J’aurons besoin de laquais, retenons d’abord ceti-là ; je bariolerons nos casaques de la couleur de son habit.

CLAUDINE

Prenons, retenons, bariolons, c’est fort bian fait, mon poulet.

BLAISE

Voulez-vous me sarvir, mon ami, et avez-vous sarvi de gros seigneurs ?

ARLEQUIN

Bon, il y a huit ans que je suis à la cour.

BLAISE

À la cour ! velà bian note affaire : je li baillerons ma fille pour apprentie, il la fera courtisane.

ARLEQUIN

, à part.

Ils sont encore plus bêtes que moi, profitons-en. (Tout haut.) Oh ! laissez-moi faire, Monsieur ; je suis admirable pour élever une fille ; je sais lire et écrire dans le latin, dans le français, je chante gros comme un orgue, je fais des compliments ; d’ailleurs, je verse à boire comme un robinet de fontaine, j’ai des perfections charmantes. J’allais à mon village voir ma sœur ;