Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/97

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LE CHEVALIER

On ne peut de répétitions plus spirituelles, vous m’enchantez, je n’en ai point assez dit : cent mille francs, capdebious ! vous vous moquez, vous êtes trop modestes, et si vous me fâchez, je vous compare aux astres tous tant que vous êtes.

BLAISE

Femme, entends-tu ? les astres !

LE CHEVALIER

Quant à Madame, je la supplie seulement de me recevoir au nombre de ses amis, tout dangereux qu’il est d’obtenir cette grâce ; car je n’en fais point le fin, elle possède un embonpoint, une majesté, un massif d’agréments, qu’il est difficile de voir innocemment. Mais baste, il m’arrivera ce qu’il pourra, je suis accoutumé au feu ; mais je lui demande à son tour une grâce. Me l’accorderez-vous, belle personne ? (Il lui prend la main qu’il fait semblant de vouloir baiser.)

CLAUDINE

Allons, vous n’êtes qu’un badin.

LE CHEVALIER

Ne me refusez pas, je vous prie.

CLAUDINE

Eh bian ! baisez ; ce n’est que des mains au bout du compte.

LE CHEVALIER

, la menant vers Madame Damis.

Raccommodez-vous avec la cousine. Allons, Madame