Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 6.djvu/275

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un cavalier d’assez bonne mine, quoique un peu âgé, lui donnait la main.

Une file d’autres personnes la suivait, à ce qu’il me parut ; je ne la quittai point des yeux, elle ne me voyait point encore.

Enfin, elle arrive, et la voilà assise avec le cavalier à côté d’elle. Ce fut alors qu’à travers ceux qui la suivaient, je démêlai M. de Climal, et Valville.

Quoi ! M. de Climal ! dis-je en moi-même avec un étonnement où peut-être entrait-il un peu d’émotion. Ce qui est de certain ; c’est que j’aurais mieux aimé qu’il n’eût point été là ; je ne savais s’il devait m’être indifférent qu’il y fût, ou si je devais en être fâchée ; mais à tout prendre, ce n’était pas une agréable vision pour moi, j’avais droit de le regarder comme un méchant homme, que ma seule présence déconcerterait.

Encore ne serait-ce rien pour lui que l’embarras de me voir, en comparaison des circonstances qui allaient s’y joindre, et des motifs d’inquiétude et de confusion qui allaient l’accabler. Je n’attendais que l’instant de faire ma révérence à Mme de Miran, sa sœur ; et Mme de Miran ne manquerait pas d’y répondre avec cet accueil aisé, tendre et familier,