Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 6.djvu/332

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et je n’augurais rien de bon des motifs qu’on avait eu de l’y appeler.

Lui, de son côté, à qui je n’avais point appris dans ma lettre le nom de ma bienfaitrice, et à qui M. de Climal n’avait encore rien dit de son projet, ne savait que penser de me voir au milieu de cette famille, amenée par Valville, qu’il vit venir avec moi, mais qui n’avança pas et qui se tint éloigné, comme si, par égard pour son oncle, il avait voulu lui cacher que nous étions entrés ensemble.

Au bruit que nous fîmes en entrant : Qui est-ce que j’entends ? demanda le malade. C’est la jeune personne que vous avez envie de voir, mon frère, lui dit Mme de Miran. Approchez, Marianne, ajouta-t-elle tout de suite.

À ce discours, tout le corps me frémit ; j’approchai pourtant, les yeux baissés ; je n’osais les lever sur le mourant : je n’aurais su, ce, me semble, comment m’y prendre pour le regarder, et je reculais d’en venir là.