Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 6.djvu/502

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mon évanouissement, était le fils de Mme de Miran, que j’ai vue depuis si souvent ici, et qui vous aime tant ! Savez-vous bien que c’est lui qui m’attendait dans le parloir ?

Qui ? M. de Valville ? répondis-je avec un peu de surprise. Eh ! que vous voulait-il ? Vous avez été bien longtemps ensemble. Un quart d’heure à peu près, reprit-elle ; il venait, comme on me l’a dit, de la part de sa mère, savoir comment vous vous portez ; elle l’avait aussi chargé de quelques compliments pour moi, et il a cru de son côté me devoir une petite visite de politesse.

Il avait raison, lui répondis-je d’un air assez rêveur ; ne vous a-t-il point donné de lettre pour moi ? Mme de Miran ne m’a-t-elle point écrit ? Non, me dit-elle, il n’y a rien.

Là-dessus quelques pensionnaires de mes amies entrèrent qui nous firent changer de conversation.

Je ne laissai pas que d’être étonnée que Mme de Miran ne m’eût point écrit ; non pas que son silence m’inquiétât, ni que j’attendisse une lettre d’elle ; car il n’était pas nécessaire qu’elle m’écrivît ; je l’avais vue la veille ; on lui apprenait que je me portais toujours de mieux en mieux, et il suffisait bien qu’elle