Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/151

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compagnie, et de M. de Sercour, qui me prit la main, et ne fit que l’approcher de sa bouche, sans la baiser.

Mme de Sainte-Hermières pâlit en m’embrassant. Vous avez plus besoin de repos que moi, lui dis-je, et je partis. Une de ses femmes me suivit jusqu’à ma chambre, dont la clef était à la porte ; elle me déshabilla en partie ; je la renvoyai avant que de me mettre au lit, et elle emporta ma clef.

Il faut vous dire que je logeais dans une aile du château assez retirée, et qui, par un escalier dérobé, rendait dans le jardin, d’où l’on pouvait venir à ma chambre.

Je n’avais nulle envie de dormir, et je me mis à rêver dans un fauteuil où je m’oubliai plus d’une heure ; après quoi, plus éveillée encore que je ne l’avais été d’abord, je vis des livres qui étaient sur une tablette, et j’en pris un pour me procurer un peu d’assoupissement par la lecture.

Je lus en effet plus d’une demi-heure, et jusqu’au moment où je me sentis assez fatiguée ; de sorte que j’avais déjà jeté le livre sur la table, et j’allais achever de me déshabiller pour me mettre au lit, quand j’entendis quelque bruit dans un petit cabinet attenant à ma chambre, dont la porte n’était même qu’un peu plus d’à moitié poussée.