Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/478

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

exemple, nous en avons une comme la vôtre, et je ne m’en tiens pas déshonorée. Notre père était le fils d’un gros fermier dans la Beauce, qui lui laissa de quoi faire un grand négoce, et nous sommes restées, ma sœur et moi, fort à notre aise.

Cela se connaît fort bien, lui dis-je, au bon ménage que vous tenez, mademoiselle, et j’en suis ravi pour l’amour de vous qui mériteriez d’avoir toutes les métairies de la ville et faubourgs de Paris ; mais cela me fait songer que c’est grand dommage que vous ne laissiez personne de votre race ; il y a tant de mauvaise graine dans le monde, que c’est péché de n’en pas porter de bonne quand on le peut, l’une raccommode l’autre, et les galants ne vous auraient non plus manqué que l’eau à la rivière. Peut-être bien, me dit-elle en riant ; mais il n’est plus temps ; ils me manqueraient aujourd’hui, mon pauvre Jacob.

Ils vous manqueraient ! m’écriai-je ; oh ! que nenni,