Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1827, tome 8.djvu/167

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J’ai dit dans la dernière partie que je me hâtai de me rendre chez Mme Remy, où m’attendait Mme de Ferval. Il était à peu près cinq heures et demie du soir quand j’y arrivai. Je trouvai tout d’un coup l’endroit. Je vis aussi le carrosse de Mme de Ferval dans cette petite rue dont elle m’avait parlé, et où était cette porte de derrière par laquelle elle m’avait dit qu’elle entrerait, et suivant mes instructions, j’entrai par l’autre porte, après m’être assuré auparavant que c’était là que demeurait Mme Remy. D’abord je vis une allée assez étroite, qui aboutissait à une petite cour, au bout de laquelle on entrait dans une salle ; et c’était de cette salle qu’on passait dans le jardin dont Mme de Ferval avait fait mention.

Je n’avais pas encore traversé la cour, qu’on ouvrit la porte de la salle ; (et apparemment qu’on m’entendit venir). Il en sortit une grande femme âgée, maigre, pâle, vêtue en femme du commun, mais proprement pourtant, qui avait un air posé et matois. C’était Mme Remy elle-même.

Qui demandez-vous, monsieur ? me dit-elle quand je me fus approché. Je viens, répondis-je, parler à une dame