Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1827, tome 8.djvu/172

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où je l’avais d’abord trouvée. Où me mènes-tu donc ? dit-elle d’un air nonchalant et tendre. Cependant elle s’asseyait, et je me jetais à ses genoux, quand nous entendîmes tout à coup parler dans la salle.

Et puis le bruit devint plus fort, c’était comme une dispute.

Ah ! la Vallée, qu’est-ce que c’est que cela ? Lève-toi, s’écria Mme de Ferval ; le bruit s’augmente encore.

Nous distinguions la voix d’un homme en colère, contre qui Mme Remy, que nous entendions aussi, paraissait se défendre. Enfin, on mit la clef dans la serrure, la porte s’ouvre, et nous vîmes entrer un homme de trente à trente-cinq ans, très bien fait et de fort bonne mine, qui avait l’air extrêmement ému. Je tenais la garde de mon épée, et je m’étais avancé au milieu de la chambre, fort inquiet de cette aventure, mais bien résolu de repousser l’insulte, supposé que c’en fût une qu’on eût envie de nous faire.

À qui en voulez-vous, monsieur, lui dis-je aussitôt. Cet homme, sans me répondre, jette les yeux sur Mme