Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1827, tome 8.djvu/195

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vous qui parlez, ne me trompez-vous pas ? M’aimez-vous vous-même autant que vous le dites ? N’êtes-vous pas un fripon ? Vous êtes si aimable que j’en ai peur, et j’hésite.

Ah ! nous y voilà ! m’écriai-je involontairement, sans savoir que je parlais haut, et emporté par le ton avec lequel elle prononça ces dernières paroles ; aussi était-ce un ton qui accordait ce qu’elle lui disputait encore un peu dans ses expressions.

Le bruit que je fis me surprit moi-même, et aussitôt je me hâtai de sortir de mon retranchement pour m’esquiver ; en me sauvant, j’entendis Mme de Ferval qui criait à son tour : Ah ! monsieur le chevalier, c’est lui qui nous écoute.

Le chevalier sortit de la chambre ; il fut longtemps à ouvrir la porte, et puis : Qu’est-ce qui est là ? dit-il. Mais j’allais si vite que j’étais déjà dans l’allée quand il m’aperçut. La Remy filait, je pense, à la porte de la rue, et voyant que je me retirais avec précipitation : Qu’est-ce que c’est donc que cela ? me dit-elle, qu’avez-vous fait ? Vos deux