Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1827, tome 8.djvu/38

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À ce discours, le garçon raisonnable salua la scrupuleuse ; ma révérence partit sur-le-champ.

Mon Dieu ! qu’est-ce que c’est que le monde ? s’écria ma belle-sœur future. Pour avoir dit à madame qu’elle se soutenait bien à l’âge qu’a ma sœur, voilà que j’ai perdu ses bonnes grâces ; qui est-ce qui devinerait qu’on est encore une nymphe à cinquante ans ? Adieu, madame ; monsieur le président, je suis votre servante.

Cela dit, elle salua le reste de la compagnie, pendant que la dame dévote la regardait de côté d’un air méprisant, sans daigner lui répondre.

Allez, mon enfant, me dit-elle quand l’autre fut partie, mariez-vous, il n’y a pas le mot à vous dire.

Je lui conseille même de se hâter, dit la présidente, car cette sœur-là est bien mal intentionnée. De quelque façon qu’elle s’y prenne, ses mauvaises intentions n’aboutiraient à rien, dit froidement le président, et je ne vois pas ce qu’elle pourrait faire.