Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1830, tome 5.djvu/20

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redire ; nous revenons d'une terre que nous avons dans le Dauphiné ; et en passant, un de nos amis nous a arrêté à Lyon, d'où il nous a mené à cette campagne-ci, où deux paires de beaux yeux nous raccrochèrent hier, pour autant de temps qu'il leur plaira.

LISETTE

Où sont-ils, ces beaux yeux ?

FRONTIN

En voilà deux ici, ta maîtresse a les deux autres.

LISETTE

Que fait ton maître ?

FRONTIN

La guerre, quand les ennemis du Roi nous raisonnent.

LISETTE

C'est-à-dire qu'il est officier. Et son nom ?

FRONTIN

Le marquis Ergaste, et moi, le chevalier Frontin, comme cadet de deux frères que nous sommes.

LISETTE

Ergaste ? ce nom-là est connu, et tout ce que tu me dis là nous convient assez.

FRONTIN

Quand les minois se conviennent, le reste s'ajuste. Mais voyons, mes enfants, qui êtes-vous à votre tour ?

LISETTE

En premier lieu, nous sommes belles.