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Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1830, tome 5.djvu/313

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PASQUIN

C'est qu'il voudra gagner.

DAMON

T'a-t-on dit quelque chose de lui ? T'a-t-on donné quelque avis ?

PASQUIN

Non, je n'en ai point reçu d'autre que de sa mine ; c'est elle qui m'a dit tout le mal que j'en sais.

DAMON

Tu extravagues.

PASQUIN

Monsieur, je m'y ferais hacher, il n'y a point d'honnête homme qui puisse avoir ce visage-là : Lisette, en le voyant ici, en convenait hier avec moi.

DAMON

Lisette ? Belle autorité !

PASQUIN

Belle autorité ! C'est pourtant une fille qui, du premier coup d'œil, a senti tout ce que je valais.

DAMON, riant et partant.

Ah ! ah ! ah ! Tu me donnes une grande idée de sa pénétration ; je vais chez mon banquier, c'est aujourd'hui jour de poste, ne t'éloigne pas.

PASQUIN

Arrêtez, Monsieur, on nous a interrompus, je ne vous ai pas quand je veux, et mes ordres portent aussi, attendu cette légèreté d'esprit dont je vous ai