Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1830, tome 5.djvu/346

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père a sans doute quelques amis à Paris, allez les trouver, engagez-les à parler à ma mère. Quand elle vous connaîtra mieux, peut-être vous préférera-t-elle.

DAMON

Ah ! Madame, rien ne manque à mon malheur.

LISETTE

Point de mouvements, croyez-moi, tout est fait, tout est conclu, je vous parle en amie.

CONSTANCE

Laissez-la dire, et continuez.

DAMON, lui montrant une lettre.

Il ne me servirait à rien d'avoir recours à des amis, on vous a promise d'un côté, et on m'a engagé d'un autre : voici ce que m'écrit mon père. (Il lit.) J'arrive incessamment à Paris, mon fils ; je compte que les affaires de votre charge sont terminées, et que je n'aurai plus qu'à remplir un engagement que j'ai pris pour vous, et qui est de terminer votre mariage avec une des plus aimables filles de Paris. Adieu.

LISETTE

Une des plus aimables filles de Paris ! Votre père s'y connaît, apparemment ?

DAMON

Eh ! n'achevez pas de me désoler.

CONSTANCE, tendrement.

Quelle conjoncture ! Il n'y a donc plus de ressource, Damon ?