Faudra-t-il donc que je renonce à Silvia ? Le moyen d’en être jamais aimé, si tu ne veux pas m’aider ? Arlequin, je t’ai causé du chagrin ; mais celui que tu me laisses est plus cruel que le tien.
Prenez quelque consolation, monseigneur ; promenez-vous, voyagez quelque part ; votre douleur se passera dans les chemins.
Non, mon enfant ; j’espérais quelque chose de ton cœur pour moi, je t’aurais plus d’obligation que je n’en aurai jamais à personne ; mais tu me fais tout le mal qu’on peut me faire. N’importe, mes bienfaits t’étaient réservés, et ta dureté n’empêche pas que tu n’en jouisses.
Aïe ! qu’on a de mal dans la vie !
Il est vrai que j’ai tort à ton égard ; je me reproche l’action que j’ai faite, c’est une injustice : mais tu n’en es que trop vengé.
Il faut que je m’en aille ; vous êtes trop fâché d’avoir tort ; j’aurais peur de vous donner raison.
Non, il est juste que tu sois content ; souhaite que je te rende justice ; sois heureux aux dépens de tout mon repos.
Vous avez tant de charité pour moi ; n’en aurais-je donc pas quelque peu pour vous ?