heure ; je crois qu’il a juré de n’avoir jamais un moment de bon temps.
Je vous avoue que j’ai peur.
Quel homme ! il faut bien que je lui remette l’esprit. Ne tremblez plus ; je n’aimerai jamais le prince, je vous en fait un serment par…
Arrêtez, Silvia ; n’achevez pas votre serment, je vous en conjure.
Vous m’empêchez de jurer ? cela est joli ; j’en suis bien aise.
Voulez-vous que je vous laisse jurer contre moi ?
Contre vous ! est-ce que vous êtes le prince ?
Oui, Silvia ; je vous ai jusqu’ici caché mon rang, pour essayer de ne devoir votre tendresse qu’à la mienne ; je ne voulais rien perdre du plaisir qu’elle pouvait me faire. À présent que vous me connaissez, vous êtes libre d’accepter ma main et mon cœur, ou de refuser l’un et l’autre. Parlez, Silvia.
Ah ! mon cher prince, j’allais faire un beau serment ! Si vous avez cherché le plaisir d’être aimé de moi, vous avez bien trouvé ce que vous cherchiez ; vous savez que je dis la vérité, voilà ce qui m’en plaît.
Notre union est donc assurée.