Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/287

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Le Comte.

Non, monsieur, je vous suis bien obligé, et vous aurez la bonté de ne rien dire ; j’irai mon chemin. Adieu, Lisette, ne m’oubliez pas ; puisque madame la marquise a des affaires, je reviendrai une autre fois.



Scène XI

LE CHEVALIER, LISETTE, LUBIN.
Le Chevalier.

Faites entendre raison aux gens, voilà ce qui en arrive ; assurément, cela est original, il me quitte aussi froidement que s’il quittait un rival.

Lubin.

Eh bien, tout coup vaille ! il ne faut jurer de rien dans la vie, cela dépend des fantaisies ; fournissez-vous toujours, et vive les provisions ! n’est-ce pas, Lisette ?

Lisette.

Oserais-je, monsieur le chevalier, vous parler à cœur ouvert ?

Le Chevalier.

Parlez.

Lisette.

Mademoiselle Angélique est perdue pour vous.

Le Chevalier.

Je ne le sais que trop.

Lisette.

Madame la marquise est riche, jeune et belle.

Lubin.

Cela est friand.