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Lisette.

Adieu, monsieur ; je suis votre servante.



Scène XII

LUBIN, LE CHEVALIER.
Le Chevalier, quelque temps sérieux.

Tout ce que j’entends là me rend la perte d’Angélique encore plus sensible.

Lubin.

Ma foi, Angélique me coupe la gorge.

Le Chevalier, comme en se promenant.

Je m’attendais à trouver quelque consolation dans la marquise ; sa généreuse résolution de ne plus aimer me la rendait respectable, et la voilà qui va se remarier, à la bonne heure : je la distinguais, et ce n’est qu’une femme comme une autre.

Lubin.

Mettez-vous à la place d’une veuve qui s’ennuie.

Le Chevalier.

Ah ! chère Angélique, s’il y a quelque chose au monde qui puisse me consoler, c’est de sentir combien vous êtes au-dessus de votre sexe, c’est de voir combien vous méritez mon amour.

Lubin.

Ah ! Marton, Marton ! je t’oubliais d’un grand courage ; mais mon maître ne veut pas que j’achève ; je m’en vais donc me remettre à te regretter comme auparavant, et que le ciel m’assiste !…