Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/295

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que vous traitez la marquise, qui va se marier avec monsieur le comte ?

Hortensius, étonné.

Elle va se marier, dites-vous ?

Lubin.

Assurément ; et si nous avions voulu d’elle, nous l’aurions eue par préférence, car Lisette nous l’a offerte.

Hortensius.

Êtes-vous bien sûr de ce que vous me dites ?

Lubin.

À telles enseignes, que Lisette nous a ensuite proposé de nous retirer, parce que nous sommes tristes, et que vous êtes un peu pédant, à ce qu’elle dit, et qu’il faut que la marquise se tienne en joie.

Hortensius, à part.

Benè, benè ; je te rends grâce, ô fortune ! de m’avoir instruit de cela. Je me trouve bien ici, ce mariage m’en chasserait ; mais je vais soulever un orage qu’on ne pourra vaincre.

Lubin.

Que marmottez-vous là dans vos dents, docteur ?

Hortensius.

Rien ; allons toujours chercher les livres, car le temps presse.