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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/361

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Monsieur Orgon.

Son idée est plaisante. (Haut.) Laisse-moi rêver un peu à ce que tu me dis là. (À part.) Si je la laisse faire, il doit arriver quelque chose de bien singulier. Elle ne s’y attend pas elle-même… (Haut.) Soit, ma fille, je te permets le déguisement. Es-tu bien sûre de soutenir le tien, Lisette ?

Lisette.

Moi, monsieur, vous savez qui je suis ; essayez de m’en conter, et manquez de respect, si vous l’osez, à cette contenance-ci. Voilà un échantillon des bons airs avec lesquels je vous attends. Qu’en dites-vous ? hein ? retrouvez-vous Lisette ?

Monsieur Orgon.

Comment donc ! je m’y trompe actuellement moi-même ; mais il n’y a point de temps à perdre ; va t’ajuster suivant ton rôle. Dorante peut nous surprendre. Hâtez-vous, et qu’on donne le mot à toute la maison.

Silvia.

Il ne me faut presque qu’un tablier.

Lisette.

Et moi je vais à ma toilette ; venez m’y coiffer, Lisette, pour vous accoutumer à vos fonctions ; un peu d’attention à votre service, s’il vous plaît.

Silvia.

Vous serez contente, marquise ; marchons !



Scène III

MARIO, MONSIEUR ORGON, SILVIA.
Mario.

Ma sœur, je te félicite de la nouvelle que j’apprends ; nous allons voir ton amant, dit-on.