Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/365

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quelque chose dans ma physionomie qui inspirera plus de respect que d’amour à ce faquin-là.

Mario.

Allons doucement, ma sœur ; ce faquin-là sera votre égal.

Monsieur Orgon.

Et ne manquera pas de t’aimer.

Silvia.

Eh bien, l’honneur de lui plaire ne me sera pas inutile ; les valets sont naturellement indiscrets ; l’amour est babillard, et j’en ferai l’historien de son maître.

Un valet.

Monsieur, il vient d’arriver un domestique qui demande à vous parler ; il est suivi d’un crocheteur qui porte une valise.

Monsieur Orgon.

Qu’il entre : c’est sans doute le valet de Dorante, son maître peut être resté au bureau pour affaires. Où est Lisette ?

Silvia.

Lisette s’habille, et, dans son miroir, nous trouve très imprudents de lui livrer Dorante ; elle aura bientôt fait.

Monsieur Orgon.

Doucement ! on vient.



Scène VI

DORANTE, en valet, MONSIEUR ORGON, SILVIA, MARIO.
Dorante.

Je cherche monsieur Orgon ; n’est-ce pas à lui que j’ai l’honneur de faire la révérence ?