Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/388

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Lisette.

Puis-je me flatter que vous soyez de même à mon égard ?

Arlequin.

Hélas ! quand vous ne seriez que Perrette ou Margot ; quand je vous aurais vue, le martinet à la main descendre à la cave, vous auriez toujours été ma princesse.

Lisette.

Puissent de si beaux sentiments être durables !

Arlequin.

Pour les fortifier de part et d’autre, jurons-nous de nous aimer toujours, en dépit de toutes les fautes d’orthographe que vous aurez faites sur mon compte.

Lisette.

J’ai plus d’intérêt à ce serment-là que vous, et je le fais de tout mon cœur.

Arlequin se met à genoux.

Votre bonté m’éblouit et je me prosterne devant elle.

Lisette.

Arrêtez-vous ; je ne saurais vous souffrir dans cette posture-là, je serais ridicule de vous y laisser ; levez-vous. Voilà encore quelqu’un.



Scène VI

LISETTE, ARLEQUIN, SILVIA.
Lisette.

Que voulez-vous, Lisette ?

Silvia.

J’aurais à vous parler, madame.