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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/430

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humain, la meilleure pâte d’homme !… Vous m’en direz des nouvelles.

Dorante.

Quel extravagant ! As-tu vu Lisette ?

Arlequin.

Lisette ? non. Peut-être a-t-elle passé devant mes yeux ; mais un honnête homme ne prend pas garde à une chambrière. Je vous cède ma part de cette attention-là.

Dorante.

Va-t’en ; la tête te tourne.

Arlequin.

Vos petites manières sont un peu aisées ; mais c’est la grande habitude qui fait cela. Adieu. Quand j’aurai épousé, nous vivrons but à but. Votre soubrette arrive. Bonjour, Lisette : je vous recommande Bourguignon ; c’est un garçon qui a quelque mérite.



Scène VIII

DORANTE, SILVIA.
Dorante, à part.

Qu’elle est digne d’être aimée ! Pourquoi faut-il que Mario m’ait prévenu ?

Silvia.

Où étiez-vous donc, monsieur ? Depuis que j’ai quitté Mario, je n’ai pu vous retrouver pour vous rendre compte de ce que j’ai dit à M. Orgon.

Dorante.

Je ne me suis pourtant pas éloigné. Mais de quoi s’agit-il ?