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Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/477

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Monsieur Damis.

Doucement !…

Éraste.

Ah ! c’est vous-même.

Monsieur Damis, à part.

C’est mon fils.

Éraste.

Eh bien ! Angélique, me condamnerez-vous à mourir de douleur ? Vous m’avez dit tantôt que vous m’aimiez, vos beaux yeux me l’ont confirmé par les regards les plus aimables et les plus tendres ; mais de quoi me servira d’être aimé, si je vous perds ? Au nom de notre amour, Angélique, puisque vous m’avez permis de me flatter du vôtre, gardez-vous à ma tendresse. Je vous en conjure par ces charmes que le ciel semble n’avoir destinés que pour moi, par cette main adorable sur qui je vous jure un amour éternel. (M. Damis veut retirer sa main.) Ne la retirez pas, Angélique, et dédommagez Éraste du plaisir qu’il n’a point de voir vos beaux yeux, par l’assurance de n’être jamais qu’à lui. Parlez, Angélique.

Monsieur Damis, à part.

J’entends du bruit. (Haut.) Taisez-vous, petit sot. (Il se dégage des mains d’Éraste.)

Éraste.

Juste ciel ! qu’entends-je ? Vous me fuyez ! Ah ! Lisette, n’es-tu pas là ?



Scène XVIII

ANGÉLIQUE, LISETTE, MONSIEUR DAMIS, ÉRASTE.
Lisette.

Nous voici, monsieur.