Aller au contenu

Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/518

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dorante.

Je te le donne à charge de revanche.

Le Chevalier.

Avec qui la révanche ?

Dorante.

Avec de beaux yeux de ta connaissance qui me sollicitent aussi.

Le Chevalier.

Les beaux yeux qué la marquisé porte ?

Dorante.

Elle-même.

Le Chevalier.

Et l’intérêt qué tu mé soupçonnes d’y prendre, té gêne, té rétient ?

Dorante.

Sans doute.

Le Chevalier.

Va, jé t’émancipe.

Dorante.

Je t’avertis que je l’épouserai, au moins.

Le Chevalier.

Jé t’informe qué nous férons assaut dé noces.

Dorante.

Tu épouseras la comtesse ?

Le Chevalier.

L’espérance dé ma postérité s’y fonde.

Dorante.

Et bientôt ?

Le Chevalier.

Démain, peut-être, notre célibat expire.

Dorante, embarrassé.

Adieu ; j’en suis fort ravi.