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Page:Marivaux - Théâtre, vol. II.djvu/42

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Phénice.

Je ne m’arrêtais pas ici pour lier conversation avec vous ; mais en quoi, s’il vous plaît, serait-il si digne d’être moqué ?

Lisette.

Ma réponse est sur le visage de ma maîtresse.

Frontin.

Si celui de madame voulait s’aider, vous ne brilleriez guère.

Phénice

Vos discours sont impertinents, Lisette, et l’on m’en fera raison.



Scène V

LISETTE, FRONTIN, un moment seuls, LUCILE.
Frontin, en riant

Nous lui avons donné là une bonne petite dose d’émulation ; continuons, ma fille ; le feu prend partout, et le mariage s’en ira en fumée. Adieu, je me retire ; voilà ta maîtresse qui accourt ; confirme-la dans ses dégoûts.

(Il s’en va.)
Lucile.

Que se passe-t-il donc ici ? Vous parliez bien haut avec ma sœur, et je l’ai vu de loin comme en colère. D’un autre côté, mon père ne me parle point. Qu’avez-vous donc fait ? D’où cela vient-il ?

Lisette.

Réjouissez-vous, madame ; nous vous débarrasserons de Damis.