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Page:Marivaux - Théâtre, vol. II.djvu/68

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M. Ergaste.

Faquin, on a bien affaire de tes réflexions ! obéis ; le reste me regarde.

Il sort.



Scène V

FRONTIN, LISETTE.
Lisette.

Je te cherchais, Frontin, et j’attendais que M. Ergaste t’eût quitté pour te parler, et savoir ce qu’il te disait : il semble que les affaires vont mal ; ma maîtresse ne me voit pas de bon œil ; sais-tu de quoi il s’agit ?… Réponds donc.

Frontin.

La peur d’être déshérité me coupe la parole.

Lisette.

Qu’est-ce que tu veux dire ?

Frontin.

D’être déshérité, te dis-je, ou d’épouser Phénice.

Lisette.

Comment donc, d’épouser Phénice ! Ah ! Frontin, où en sommes-nous ? Voilà donc pourquoi Lucile m’a si bien reçue tout à l’heure ! Elle a su que j’ai dit à son père qu’elle n’aimait point Damis, que Damis se déclarait pour sa sœur ; on veut à présent qu’il l’épouse ; je n’ai point prévu ce coup-là, et je me compte disgraciée ; j’ai vu Lucile trop inquiète : apparemment que