Page:Marivaux - Théâtre, vol. II.djvu/85

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Frontin.

Il pense donc bien peu de chose, car il ne me dit presque rien.

M. Ergaste.

Il aime Phénice qu’il va épouser ; je remarque cependant qu’il est triste et rêveur.

Frontin.

Effectivement, et j’avais envie de lui en dire un mot.

M. Ergaste.

Est-ce qu’il n’est pas content ?

Frontin.

Bon ! monsieur, qui est-ce qui peut l’être dans la vie ?

M. Ergaste.

Maraud !

Frontin.

Je ne le suis pas de l’épithète, par exemple.

M. Ergaste, à part.

Je vois bien que je n’apprendrai rien. Haut. Mais dis-moi, lui as-tu rapporté ce que je t’avais chargé de lui dire ?

Frontin.

Mot à mot.

M. Ergaste.

Que t’a-t-il répondu ?

Frontin.

Attendez ; je crois que vous ne m’avez pas dit de retenir sa réponse.

M. Ergaste.

J’ai résolu de le laisser faire ; mais tu peux