multitude toujours croissante et toujours renouvelée. On en a plein les mains, on le foule aux pieds, il vole au-dessus de nos têtes sous la forme des innombrables feuilles politiques qu’a fait naître la Révolution. Voici les Isvestia (les Nouvelles), organe du Conseil des délégués ouvriers et soldats ; le Diélo Naroda (la Cause du peuple), où paraissent les articles enflammés, mais parfois inquiétants, de Tchernoff ; l’Edinstvo (l’Union), du socialiste patriote Plékhanoff ; la Novaïa jizna (la Vie nouvelle), de Gorki… Tout cela brûle comme du feu, enivre l’âme et le cerveau, exalte l’imagination. La Pravda (la Vérité), organe de Lénine et des bolchévistes, devient un contre-poison, par ses exagérations même ! À chaque pas dans la rue, on se heurte à des distributeurs d’Appels, de Déclarations, de Manifestes, expression de toutes les tendances, propagande pour toutes les causes !… Et, comme si ce n’était, pas encore assez, la manne spirituelle tombe du haut de tout escalier extérieur, public ou privé, de toute borne, de toute saillie pouvant offrir une tribune d’où dominer la foule ardente, prête à la riposte, aux
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UNE SEMAINE D’OURAGAN RÉVOLUTIONNAIRE