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UNE SEMAINE D’OURAGAN RÉVOLUTIONNAIRE

ni contre l’Empereur. On peut encore espérer que le ministère seul et les germanophiles subiront le contre-coup de la situation qu’ils ont créée.


Dimanche. — Tous les ministres, sauf Protopopoff, ont donné leur démission. La Russie est sans gouvernement ! Pourquoi n’avertit-on pas l’Empereur de ce qui se passe ? Une Constitution mieux garantie que celle de 1905, un Cabinet Milioukov avec un ministère responsable suffiraient encore, à calmer le peuple. Demain, sans doute, il sera trop tard.

Enfin !… Le téléphone nous apporte la nouvelle que M. Rodzianko, président de la Douma, vient d’adresser un télégramme au Tsar, actuellement à l’État-major général de l’armée, à Mohilef. En voici la teneur :


« La situation est grave. L’anarchie règne dans la capitale. Le gouvernement est paralysé. Désordre complet dans les transports, le ravitaillement et le chauffage. Le mécontentement général s’accroît. Tir désordonné dans les rues. Des troupes tirent les unes sur les autres. Il est nécessaire de confier la tâche de former