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Page:Markovitch - La Révolution russe vue par une Française, 1918.djvu/277

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VERS L’OFFENSIVE

siasme qui soulève, chaque fois, les foules russes à la parole du grand tribun. Des yeux ardents se fixent vers l’entrée comme si, déjà, sa silhouette s’y projetait en fluide de lumière.

Dès le début, la séance prend une allure extraordinaire et passionnée. Le ministre Tsérételli est à la tribune. Il y expose la difficulté d’établir le pouvoir sur des bases durables : « Une lutte ardente, dit-il, se manifeste en Russie pour l’exercice du pouvoir, et, en même temps, il ne se rencontre aucun parti politique qui veuille en assumer la responsabilité.

— Si, il y en a un, crie une voix.

C’est Lénine qui se fait entendre. Il est assis dans les premiers rangs avec sa femme, Kroupskaïa, et quelques leaders du maximalisme.

— Je n’en doute pas ! camarade Lénine, riposte Tsérételli.

Ce bref échange de paroles produit sur le public l’effet des premières banderilles lancées par le toréador. Son attention est surexcitée. Il pressent la lutte prochaine.

— On cherchait à former une majorité,