À l’arrivée des pompiers, un tir éclate du côté du théâtre, dont la police armée occupe les toits. Un auto blindé s’y dirige à une folle allure. La foule, qui stationnait devant la prison, se sauve épouvantée. Je juge prudent de la suivre. Nous avons vu tout ce que nous voulions voir. À quoi bon risquer un coup de feu ?
Dans la rue, les soldats ne saluent plus les officiers.
L’amiral Grégorovitch a envoyé à la Douma M. Kititzine, « le héros de la Mer Noire ». Ce brave marin, que son costume d’officier exposait à toutes les insultes et à tous les coups, était porteur d’une lettre à M. Rodzianko. « En temps de guerre et sous quelque gouvernement que ce soit, l’État-major de la Marine et tous les services de l’Amirauté doivent pouvoir fonctionner sans trouble. Je vous prie donc d’envoyer des troupes de la Douma, afin d’assurer la sécurité et la continuité de nos travaux. »
Ainsi fut fait. Cette intelligente initiative a préservé l’Amirauté.
Nous rentrons à la nuit tombante. En face de la maison, devant la cour du lazaret, deux