Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/134

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voyaient autour d’eux aucune grande puissance qui pût faire avorter les desseins de leur politique ambitieuse ; les Mahrattes, seuls capables de résister, étaient désunis. Seulement sur la côte du nord-ouest, au-dessus de Bombay, il existait des tribus audacieuses qui s’étaient adonnées à la piraterie, infestaient les mers jusqu’aux rivages de l’Afrique, s’emparaient des vaisseaux marchands qui voyageaient sans escorte, et faisaient le plus grand tort au commerce. Une expédition fut préparée à Bombay ; elle eut un succès complet ; la flotte des pirates fut entièrement détruite, et le fort de Batte, leur principal repaire, ruiné de fond en comble. Dans le même temps la présidence de Bombay négociait avec le radjah de Travancore qui avait laissé voir des dispositions peu amicales, et elle obtenait du radjah Anound-Rao, qui possédait une partie du Guzzerat, la cession de plusieurs districts et du port de Rotta-Blava, sur le golfe de Cambaye.

Cependant le Mahratte Scindiâh prenait une attitude menaçante ; les Anglais demandaient en vain des explications par l’organe de leur résident à la cour de ce prince ; il ne répondait que par des phrases évasives. Le gouverneur général s’attendait à la guerre ; on peut dire même qu’il la désirait ; et ne voulant pas être prévenu par les ennemis, il mit quatre armées sur pied,