Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/135

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afin que leurs opérations sur quatre points différens pussent tenir divisées les forces des Mahrattes. Avant de suivre ces armées dans leur marche, il est bon de jeter un coup d’oeil rapide sur les événemens antérieurs, ainsi que sur les causes de cette guerre que, avec moins d’ambition, les Anglais n’auraient certainement pas entreprise. Scindiâh n’était pas plus tôt monté sur le trône que, jeune, plein d’ardeur, de courage et de grandes vues, chef d’une armée nombreuse et disciplinée qui devait lui donner l’avantage sur tous ses rivaux, il tâcha d’acquérir à la cour du peischouâh une influence exclusive ; on prétend qu’il n’aspirait pas à moins qu’à devenir souverain de tous les états mahrattes. Les Anglais qui de leur côté voulaient dominer à Pounâh, ne virent dans le prince mahratte qu’un ennemi d’autant plus à craindre que son armée, commandée et dirigée par Perron et des officiers français, était animée contre eux d’un esprit de ressentiment et de haine qui triplait ses forces. L’expulsion des Anglais qui servaient dans les troupes de Scindiâh ne pouvait manquer, dans ces circonstances, d’amener une rupture. Toutefois pour laisser croire aux Européens, principalement aux Français, qu’ils ne faisaient la guerre à Scindiâh qu’avec une cause suffisante, ils voulurent attendre une occasion où ils pussent dire