Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/136

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qu’ils ne commençaient les hostilités que pour des intérêts légitimes : ils l’auraient fait naître, si la fortune ne la leur avait pas présentée. Holkar, chef des Mahrattes d’Indore, n’avait point vu sans envie l’accroissement de pouvoir du prince d’Oujein. Il résolut dans son cœur de lui faire une guerre à outrance ; mais, avant de s’engager dans la lutte, il tâcha, pour la soutenir avec avantage, d’organiser son armée à l’européenne : ses largesses lui procurèrent un assez bon nombre d’officiers français, hollandais, anglais et portugais. La plus grande partie des Européens qui avaient servi dans un corps de quatorze mille hommes que les Français avaient formé à Hydérabad et que les Anglais détruisirent sans coup férir en semant la discorde entre les soldats et les officiers, entrèrent dans les rangs de Holkar. Celui-ci aurait désiré entraîner à une ligue armée contre son rival Scindiâh, Boundslâh du Bérar, chef des Mahrattes d’orient, Guikouar le plus puissant prince du Guzzerat, et le peischouâh lui-même. Mais Boundslâh effrayé par la chute récente de Tippou ne voulut pas rompre avec les Anglais ; Guikouar fît avec eux un nouveau traité par lequel il promit de rester neutre, et le peischouâh, indécis, irrésolu, craignant également l’ambition de Holkar, le pouvoir croissant de Scindiâh et l’intervention étran-