Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/193

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dinaire. Sa réputation s’était encore accrue depuis qu’il était dans l’Inde, et il passait sans contradiction pour le plus valeureux officier de l’armée. Craignant pour son épouse les tentatives atnoureuses du prince, Schère se retira dans le Bengale où il était gouverneur du district de Bourdwan, et tant qu’Akber vécut il jouit de quelque repos ; mais à peine Séîim fut-il monté sur le trône sous le nom de Jéhan-Ghire, que Schère fut appelé à Délhy. Comme l’empereur le reçut avec bonté et lui accorda même des distinctions nouvelles, Schère-Afkoun se flatta que Mher-oul-Nisa était oubliée ; il s’abusait : Jéhan-Ghire ne songeait qu’aux moyens d’obtenir celle qui l’avait charmé ; mais son secret n’était su que de peu de personnes, et Schère pouvait l’ignorer.

L’empereur partit pour la chasse et, suivant l’usage asiatique, il était accompagné de tous ses omrahs et d’un nombre considérable d’officiers, de soldats et de serviteurs. Un énorme tigre, relancé par les chasseurs, fut amené vers le lieu où se trouvait l’empereur ; Schère était près de lui. « Y a-t-il quelqu’un parmi vous, dit « Jéhan-Ghire, qui se sente le courage d’aller « seul attaquer ce monstre ? » Tous les yeux se portèrent sur Schère ; mais Schère, qui se douta peut-être des intentions de son maître, ne répon-