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HISTOIRE GÉNÉRALE

4 mai serait un jour funeste parce que c’était le dernier de la lune, et le trouble que ces imprudentes prédictions lui causèrent nuisit probablement à son courage. Il se soumit à quelques pratiques religieuses auxquelles il attribuait le pouvoir de détourner le funeste présage, après quoi il se rendit sur les remparts, où il apprit que quatre ou cinq mille hommes étaient logés dans la tranchée ; mais il ne pouvait se persuader qu’un assaut fût donné en plein jour. Quand le bruit de la mousqueterie et les cris des combattans l’eurent tiré de son erreur, il se porta sur le lieu de l’attaque suivi de quelques serviteurs qui portaient ses armes ; il ne s’arrêta qu’à deux cents pas de la brèche, derrière un tertre d’où il tira sept à huit coups de fusil sur ceux qui s’avançaient de ce côté. Forcé de se retirer à cause du nombre toujours croissant des assaillans, il monta à cheval pour entrer dans la partie de la ville que défendait une enceinte intérieure, et il traversa le fossé sur le pont ; mais arrivé à la porte, il la trouva si encombrée qu’il ne put parvenir à se frayer un passage à travers la foule.

Les Anglais arrivaient à la tête du pont ; ils firent une décharge sur les Mysoriens. Tippou fut blessé ; il le fut encore d’une balle à la poitrine dans une seconde décharge. Le radjah Cawn, qui