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DE L’INDE.

passés dans le courant de cette année et de l’année précédente sur la côte de Coromandel et dans le Bengale ; je veux dire : la prise et la ruine de Pondichéry ; les commencemens de la domination anglaise dans l’Inde.

La retraite précipitée, presque honteuse, de nos troupes devant l’escadre anglaise venue au secours de Madras devait avoir naturellement des suites funestes : elles furent bien plus terribles qu’on ne pouvait le craindre. Déjà la perte des Circars avait jeté l’alarme à Pondichéry ; la possession de ces riches provinces et du poste important de Mazulipatam assurait aux Français la prépondérance sur Madras, et leur aurait fait conserver leur ancienne influence à la cour d’Hidérabad. Tous les colons français gémirent du rappel de M. de Bussy, et leur douleur fut au comble lorsqu’ils virent son successeur le marquis de Conflans, envoyé par Lally, baisser ignominieusement ses drapeaux devant quatre compagnies anglaises[1]. Ce nouvel échec de nos

  1. Un Palan, dit-on, interrogé par Lalli sur ce qu’on pensait de la situation des Français à la cour du soubah, lui répondit avec sa grossière franchise : On dit publiquement dans le Dékhan que Mouza-Conflans est un traître qui fera sauter le pays, et que Mouza-Lally le fera sauter bien mieux encore avant qu’il soit six mois.