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HISTOIRE GÉNÉRALE

nombrables bataillons, dit le même historien Gholaoum-Hossain, couvraient une vaste étendue de terrain ; c’était une nation entière plutôt qu’une armée. » Les officiers les plus expérimentés conseillaient à Soujâh-Dowlah de choisir dans cette multitude les escadrons mogols et rohillas qui avaient déployé contre les Mahrattes un courage que la victoire avait couronné, et de ne point employer d’autres troupes. Le sou bah méprisa ce sage conseil ; il voulait accabler l’ennemi de ses masses, et ne comptait pour rien la tactique et la discipline. L’armée anglaise, sous les ordres du major Carnac, se retira sous les murs de Patna et s’entoura de fossés et de retranchemens. La campagne précédente avait réduit le nombre de ses combattans ; ceux qui restaient étaient épuisés de fatigue, et en attendant qu’il leur arrivât des renforts, ils ne pouvaient guère que se tenir sur la défensive.

Soujâh-Dowlah vit dans la retraite des Anglais une preuve de leur faiblesse, et il n’en devint que plus ardent à les poursuivre. Campé à Phulwauri, à deux lieues de Patna, il se croyait déjà sûr d’exterminer ses ennemis. Trois assauts dans un jour furent livrés aux retranchemens anglais, et repoussés avec beaucoup de perte pour les assaillans ; Soujâh rentra dans son camp, indigné contre Cossim qui durant l’action s’était