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Page:Marlitt - La Maison des hiboux - vol 2.djvu/348

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mirablement tiré parti des ruines… J’espère que les Maisonneuve ne vont pas nous demander de quitter ce cher vieux logis ?

— Ne crains rien !… répondit Béate ; ils ne pensent à rien, sinon à eux-mêmes, et nous ne pouvons leur en faire un reproche, car nous agissons exactement comme eux. Sais-tu bien que c’est aujourd’hui l’anniversaire de nos fiançailles ?… Tu oublies tout, même cela ! Oui, il y a aujourd’hui deux ans que nous étions ensemble près du lit d’Elisabeth ; nous savions que sa maladie était conjurée, et sa guérison une affaire de temps et de surveillance. Alors nous avons causé ensemble de toutes sortes de choses ; tu m’as dit que tu étais bien seul, bien triste, depuis que Claudine t’avait quitté, et…

— Et alors je t’ai demandé. Béate, si…

— Et je t’ai répondu oui, tout de suite.

— Et nous avons causé de la personne qui avait secrètement racheté ma bibliothèque et me l’avait fait remettre.

— Hé, sans doute ! Alors déjà j’éprouvais une compassion, — dangereuse, les événements l’ont prouvé, — pour le rêveur, incapable de se suffire et de se diriger ici-bas.