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CHAPITRE II
LE LOUP-CERVIER À L’ŒUVRE

Lorsqu’il se vit hors des atteintes des Canadiens, le Loup-Cervier s’arrêta pour reprendre haleine. Il s’aperçut alors qu’il était blessé à l’épaule gauche. Une balle en avait déchiré les chairs et lui mettait une partie de l’omoplate à nu. Le danger dans lequel il venait de se trouver, l’excitation qui s’en était suivie l’avaient empêché de sentir qu’il était blessé.

Quand il cessa donc sa course effrénée, il ressentit une forte cuisson à l’endroit blessé. Portant aussitôt la main droite à son épaule, il s’aperçut que ses doigts s’enfonçaient entre les chairs déchirées et les retira ensanglantés.

— Chiens de visages pâles ! s’écria-t-il dans un accès de rage difficile à décrire, vous avez massacré celle que j’aimais, vous avez tué mon frère, et mon sang coule en ce moment par vous : ce sang veut du sang ! Bientôt vos chevelures orneront les ceintures de nos guerriers et les chefs agniers boiront dans vos crânes desséchés !