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le loup-cervier a l’œuvre

car il sentait ses forces l’abandonner. Quelques arpents à peine le séparaient de ses frères, quand sa vue s’obscurcit tout à coup. Sa respiration devint haletante, l’air n’entrait plus que difficilement dans ses poumons, il ne pouvait pas crier. Bientôt il chancela et tomba lourdement sur la neige. Cette chute ayant fait rouvrir sa blessure, le sang commença à s’en échapper abondamment.

Après quelques minutes d’évanouissement, il revint à lui. Faisant alors appel à toute son énergie, se raidissant contre la douleur, il se remit sur pied et continua d’avancer en chancelant. Il s’arrêtait presqu’à chaque pas. Le sang lui battait violemment dans les tempes, et les objets dansaient devant lui. Enfin, ses pieds rencontrèrent un obstacle et il tomba. Un cri de rage sortit de sa gorge desséchée, puis il resta sans mouvement


Quand il revint à lui, il était couché sur une peau d’ours, dans un wigwam agnier. Près de lui se tenait le sorcier de sa nation qui prenait soin de lui.

Le cri qu’il avait jeté en tombant avait