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CHAPITRE III
LA LUTTE

Les Canadiens, étant dispersés sur toute la superficie du camp, ne purent d’abord opposer qu’une faible résistance à la masse d’ennemis qui tombaient sur eux à l’improviste ; quelques-uns même succombèrent sous les premiers coups des assaillants.

Mais M. de Mantet, qui se trouvait placé sur une petite éminence formée par un accident du terrain, cria aux alliés, d’une voix de tonnerre, de se grouper autour de lui. Son appel fut entendu de tous, et rien ne put alors arrêter les Canadiens et les Hurons, qui s’ouvrirent un passage, à grands coups de crosse et de tomahawk, à travers les rangs serrés de leurs ennemis.

Charles Dupuis se trouvait à l’extrémité opposée du camp lorsque la voix du commandant se fit entendre. De son bras gauche il saisit Éva par la taille, tandis que de sa main droite il tirait 1 épée du fourreau.

— Laissez-moi battre la marche, lui cria Thomas Fournier, qui, déchargeant d’abord son fusil au beau milieu du groupe ennemi