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CHAPITRE IV
LE LENDEMAIN DU COMBAT

Le soleil se lève radieux à l’Orient, et jette mille rayons de lumière à travers les arbres dont les branches, chargées de neige nouvellement tombée, s’inclinent vers le sol. Le froid est devenu un peu plus intense, depuis que le souffle de la tempête s’est évanoui avec les dernières clameurs du combat de la nuit. Tout dans la nature annonce un beau jour.

À part quelques officiers, Canadiens et Hurons dorment dans le camp. La nature a repris ses droits sur ces hommes au cœur d’airain, et le sommeil a vaincu ceux que l’ennemi a trouvés inébranlables.

Le camp et ses abords présentent un spectacle navrant et rendu plus triste encore par la lumière du soleil levant. À chaque pas, des traces de sang sur la neige ; ici, des débris d’armes, là des membres humains et des morceaux de chair sanglante que l’explosion du baril de poudre a fait se séparer des corps qui les animaient quelques heures auparavant : et, au milieu de ces affreux