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CHAPITRE V
LA FAIM

Nous prions le lecteur de vouloir bien supposer qu’il s’est écoulé huit jours depuis l’accomplissement des événements du dernier chapitre.

Voyez-vous là-bas, quelques milles à l’ouest du lieu où est maintenant Plattsburgh, cette fumée qui monte en spirales bleuâtres et va s’évanouir dans l’air au-dessus des géants de la forêt. Si vous vous sentez quelque envie de savoir d’où elle provient, suivez-moi. Oh ! n’ayez point peur : il n’y a point d’ennemis cachés derrière ces pins énormes qui semblent entre eux rivaliser en hauteur. Aucun œil indien ne nous épie et nul trait empoisonné n’arrêtera notre paisible exploration.

D’abord, cette fumée, qui indique nécessairement un feu, ne doit pas provenir d’un campement de sauvages. Car le Sauvage est trop rusé pour trahir ainsi sa présence par un aussi bel après-midi. Mais à propos, j’ai oublié de vous dire encore, qu’il fait une belle journée et que le soleil est