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à bon chat bon rat

les retrouver et que je pus me moquer d’eux tout à mon aise. Je marchai ainsi quatre jours vers l’Est, pensant bien vous rencontrer. Mais, je ne pouvais aller vite ; car j’étais faible, faible comme un homme qui a pris médecine, je tuai quelques lièvres que je mangeai tout crus, craignant d’attirer l’ennemi si je faisais du feu.

Fin finale, je marchai si bien, que cet après-midi je rencontrai Monsieur Dupuis qui se livrait au plaisir de la course et de la chasse. Et vous savez le reste comme moi. Il est ma foi temps que je finisse, car j’ai le gosier sec comme les semelles d’une vieille paire de bottes. Et, dire que je n’ai pas le moindre petit coup de n’importe quoi pour me le remettre en ordre. Bonsoir, mes gars, je me couche car mes échalas sont fatigués, je vous assure. Bonsoir, Monsieur Charles, bonne nuit, Mam’selle ! »

— Est-il farceur notre Thomas, dit l’un des Canadiens en le voyant terminer si promptement son récit et se coucher de même.

— Ah ! ma foi, on peut bien faire le farceur tout de même, dit un autre, après qu’on a reçu un coup de tête de hache sur la cabo-