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Page:Marmette - Charles et Éva, 1945.djvu/170

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charles et éva

dée par la disparition de quelques Canadiens qui s’en étaient séparés et qu’on avait attendus en vain pendant quelques jours.

On ignora toujours quel fut le sort de ces infortunés qui, selon toute probabilité, furent surpris et massacrés par quelque bande d’Iroquois maraudeurs.

Après quelques moments de repos, les deux détachements, confondus en un seul, hâtèrent le pas vers le lieu qui leur promettait un repos si bien mérité.

Vers trois heures de l’après-midi, ils arrivèrent à Montréal. On les avait aperçus de loin dans la ville, et lorsqu’ils y firent leur entrée, tous les habitants, se pressant sur leur passage, les accompagnèrent de mille cris joyeux, tandis que les cloches carillonnaient à l’envi, et que les canons de la place mêlaient leur grosse voix à tout ce tapage.

Ces manifestations enthousiastes étouffaient cependant des sanglots et voilaient bien des larmes ; car plus d’une mère et d’un parent, plus d’une fiancée et d’un ami cherchaient en vain, dans les rangs éclaircis des hardis aventuriers, des êtres chéris que leurs regards n’y pouvaient rencontrer parce que la mort les leur avait ravis.