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le départ

été sans merci à notre égard, et nous leur ferons payer bien cher le sang qu’ils ont si lâchement et si brutalement fait verser.

« Mais si nous voulons que nos ennemis versent des larmes de sang en châtiment des maux qu’ils nous ont causés, soyons unis et que tous nos coups portent à la fois sur l’ennemi commun. Ensuite, nous reviendrons joyeux vers ceux qu’il nous faut quitter aujourd’hui, et nous assurerons à la colonie quelque temps de répit, de paix et de bonheur. »

Les acclamations de tous ceux qui étaient présents répondirent à ses paroles.

Si M. de Mantet appuyait sur l’union qui devait régner entre les alliés, c’est qu’il connaissait les sauvages de longue date et qu’il savait à quoi s’en tenir sur la constance des guerriers hurons. Peut-être même avait-il des pressentiments à cet égard ; la suite des événements montrera si ses prévisions étaient fondées.

Le signal du départ fut donné et la petite troupe se mit en marche, accompagnée jusqu’à la sortie de la ville par les habitants, dont l’enthousiasme prouvait que l’héroïsme de leurs frères leur allait au cœur.