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éva

souvent des moustaches), s’accoude sur une table.

Devant la jeune personne est ouvert un livre sur lequel ses yeux bleus errent avec distraction. Son visage plaît, charme au premier coup d’œil ; on y remarque de suite un air de noble fierté, tempéré par une légère teinte de mélancolie. Quelques boucles de ses abondants cheveux blonds s’échappent furtivement de dessous un charmant petit bonnet qui a l’air de ne pouvoir se résoudre à cacher entièrement la luxuriante chevelure sur laquelle il a la faveur de reposer coquettement.

Des joues plutôt pâles que roses ; des lèvres vermeilles, encore vierges d’un baiser d’amour ; une peau veloutée sous laquelle la vie doit circuler à flots limpides ; une taille qui pourrait tenir entre dix doigts et flexible comme la tige d’une fleur balancée par une légère brise de mai ; deux petites mains potelées qui feraient le désespoir du peintre ayant à les reproduire sur la toile : voilà pour l’ensemble des traits et des formes de notre nouvelle connaissance.

Cette jeune personne se nommait Éva