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Page:Marmette - Charles et Éva, 1945.djvu/86

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charles et éva

cie de poudre et les yeux semblables à deux charbons ardents. Chacun de ses coups portait la mort. Bientôt rejoint par quelques hardis Canadiens, il se mit à leur tête et força les assiégés à reculer jusqu’à la tête d’un escalier qui communiquait avec le premier étage. En ce moment, ceux qui étaient restés dans la rue près de la porte achevèrent d’enlever les objets à l’aide desquels on l’avait barricadée et commencèrent à gravir les degrés de l’escalier.

Les assiégés, pris alors entre deux feux, se défendirent avec la rage du désespoir. Ils voyaient bien que tout était fini et que la dernière action qu’il leur restait à faire était de bien mourir.

Alors commença l’une de ces effroyables luttes où l’homme emporté, exalté, n’a plus l’instinct de la conservation et cherche à frapper, à frapper toujours sur ce qui s’oppose à ses efforts.

Ce fut une épouvantable mêlée, une horrible boucherie. On n’entendait que le bruit des casse-tête qui fracassaient les crânes, que le râle de ces mourants sublimes, que les dernières imprécations qu’ils lançaient, en expirant, à leurs vainqueurs.